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  • Picus Baljan
  • Je vis à la campagne. J'aime la musique, le cinéma et pleins d'autres bonnes choses.
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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 20:59

Salut les Aminches.

Quelques petites news ce jour puis un article plus long dans quelques jours.

Ce cher Franckie-grosses-moustaches m'a rendu visite et nous avons regardé le match de rugby mais hélas défaite des Bleus. Ensuite petit tour au golf et Franckie devint mon caddie. Ci-joint les meilleurs clichés.

Mars la suite
Mars la suite
Mars la suite
Mars la suite
Mars la suite
Mars la suite

Quelques jours avant j'étais au bord de la mer...Il faisait beau et la mer était calme mais pas bleue!

Mars la suite
Mars la suite
Mars la suite
Mars la suite
Mars la suite
Mars la suite
Mars la suite

Tous les clichés de cet article sont la propriété de Picus Baljan

Picus Baljan Apostrophe'Café LiveNews 21 mars 2014

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 13:15

Salut les aminches.

Voici les dernières nouvelles du front. Hier petite promenade en ville avec Boug-le-routier très en forme et en pause de boulot, de Gothik-Dahu qui avait la patate également et de Rujed qui s'était décidé à venir en ville. Nous avons mangé une bonne pizza et ensuite nous sommes allés en ville pour faire un petit tour mais Gothik-Dahu nous avait laissé tombé car il avait piscine.

News de mars 2104
News de mars 2104

Notre ami Franckie-les-grosses-moustaches sera bientôt parmi nous, j'attends confirmation de sa visite. A part ce petit détail, rien de particulier à se mettre sous la dent. Peut-être irai-je faire un petit tour en Normandie pour rendre visite à cette vieille branche d'O'Brien mais à ce jour je n'ai pas de confirmation pour ce petit moment de détente en bord de mer!

Un prochain article sous peu.

News de mars 2104
News de mars 2104
News de mars 2104
News de mars 2104
News de mars 2104
News de mars 2104
News de mars 2104
News de mars 2104

Tous les clichés de cet article sont la propriété de Picus Baljan

 

News de mars 2104

Picus Baljan Apostrophe'Café LiveNews 5 mars 2014

Droits réservés Russie et Chine compris.

 

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 16:33

Salut les aminches.

Rien de spécial sur le front. Peu de nouvelles des amis. Tout le monde reste calme sauf Franckie-les-grosses-moustaches qui m'a rendu une petite visite et ce vieux Gothik avec qui j'ai cassé une croûte il y a quelques jours. Un nouvel article début mars en espérant qu'il fasse beau car la pluie ras la caquette.

A bientôt.

 

Février 2014

Picus Baljan ApostropheCafé-LiveNews 18 février 2014

Tous droits réservés Russie et Chine compris.

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 10:48

La semaine prochaine Marcel Bôrevers sera de retour. Après la pause des confiseurs il est temps que Marcel retourne au turbin. Cette affaire tarde, tourne en rond, Marcel va mettre un grand coup de latte dans tout ce bordel. Ca va chier grave!

 

Retour.
Retour.
Retour.
Retour.
Retour.

Marcel Bôrevers est d'habitude un homme fort tranquille, mais un nouvel événement va brutalement perturber son quotidien. Soucieux de son ancienne réputation, il est obligé de remettre le couvert. Marcel Bôrevers va croiser du monde, cependant, il se doit d'agir avec prudence..

 

Picus Baljan and Polar à tous les étages. 16 janvier 2014.

Tous les clichés de cet article sont la propriété de Picus Baljan

Tous droits réséervés - Russie et Chine compris.

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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 17:34

Bonne année à tous.

Courant janvier un nouvel article.

Des nouvelles photos inédites.

Année 2014..
Année 2014..
Année 2014..

Tous droits réservés - Russie et Chine compris.

Picus Baljan -Apostrophe'Café LiveNews - 4 janvier 2014

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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 17:40

Salut les aminches.

Samedi 7 décembre 2013, Brother-Ruj, Franckie-les-grosses-moustaches et moi-même sommes allés voir et écouter Seb-Institor (notre ami Le Reskator-toujours en concert nulle part) qui avait été invité à installé son matos dans une salle à Tours en compagnie d'autres artistes locaux. Fidèle à lui-même, Institor a produit un set de qualité devant un parterre de connaîsseurs. Ses divers mixes avaient une excellente structure et ampleur musicale ainsi que son chant. Nonobstant la particularité de la musique de Seb-d'Institor,  nous avons passé une excellente soirée.

 

Découvrez en avant première mondiale les photos inédites d'Institor.

 

Institor quelques minutes avant le concert. Nouvelle crète, nouvelles lunettes et nouvelles chaussures de l'Espace.
Institor quelques minutes avant le concert. Nouvelle crète, nouvelles lunettes et nouvelles chaussures de l'Espace.Institor quelques minutes avant le concert. Nouvelle crète, nouvelles lunettes et nouvelles chaussures de l'Espace.
Institor quelques minutes avant le concert. Nouvelle crète, nouvelles lunettes et nouvelles chaussures de l'Espace.Institor quelques minutes avant le concert. Nouvelle crète, nouvelles lunettes et nouvelles chaussures de l'Espace.
Institor quelques minutes avant le concert. Nouvelle crète, nouvelles lunettes et nouvelles chaussures de l'Espace.Institor quelques minutes avant le concert. Nouvelle crète, nouvelles lunettes et nouvelles chaussures de l'Espace.

Institor quelques minutes avant le concert. Nouvelle crète, nouvelles lunettes et nouvelles chaussures de l'Espace.

Institor a joué durant une petite heure des anciens morceaux mais aussi quelques nouveautés.

Institor a l'abordage de son matos et gueulante dans le micro.
Institor a l'abordage de son matos et gueulante dans le micro.Institor a l'abordage de son matos et gueulante dans le micro.
Institor a l'abordage de son matos et gueulante dans le micro.Institor a l'abordage de son matos et gueulante dans le micro.Institor a l'abordage de son matos et gueulante dans le micro.
Institor a l'abordage de son matos et gueulante dans le micro.Institor a l'abordage de son matos et gueulante dans le micro.Institor a l'abordage de son matos et gueulante dans le micro.

Institor a l'abordage de son matos et gueulante dans le micro.

Après le concert nous avons pris une petite binouze avec Seb qui avait lâché son personnage de scène, d'Institor et qui était redevenu pour le restant de la soirée: Le Reskator (toujours en concert nulle part).

Prochain article en 2014

Concert Institor.Concert Institor.
Concert Institor.Concert Institor.

Picus Baljan Apostrophe'Café LiveNews 13 décembre 2013.

 

Concert Institor.

Tous droits réservés, Russie et Chine compris.

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 19:21

Salut les Aminches.

Je n'ai pas oublié que le 4 décembre 2013 cela fera vingt ans que le maître nous a quitté. Même si mon troquet est fermé (l'Apostrophe'café) depuis quelques années j'écoute toujours de la musique et je n'hésite pas à passer chez moi des galettes de FZ.

 

Hommage
Hommage
Hommage

Le mois prochain un petit article vous contera en quelques lignes la vie du Maître et je vous donnerai ma liste préférée de ses disques.

 

Hommage
Hommage

Picus Baljan Apostrophe'Café-LiveNews-22 novembre 2013

 

Hommage

Tous droits réservés Mystériousman

Russsie et Chine compris

 

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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 16:04

Salut les amis.

Découvrez les huit chapitres corrigés du feuilleton A fond les douilles.

Marcel Bôrevers pensait être pénard chez lui à jouer aux échecs avec son chat, pourtant il va se retrouver au centre d'une sâle affaire.

 

A fond les douilles (chapitres corrigés)
A fond les douilles (chapitres corrigés)
A fond les douilles (chapitres corrigés)
A fond les douilles (chapitres corrigés)
A fond les douilles (chapitres corrigés)

 

RadicaleCréation

A fond les douilles.

Marcel Bôrevers.

 

Marcel Bôrevers est d'habitude un homme fort tranquille, mais un événement va brutalement perturber son quotidien. Soucieux de son ancienne réputation, il est obligé de remettre le couvert. Marcel Bôrevers va croiser du monde, cependant, il se doit d'agir avec prudence...

Chapitre un.

Ancien épicier en spiritueux, autodidacte du piano à bretelles, beau parleur, Marcel Bôrevers s’était depuis quelques mois, recyclé enquêteur. Employé chez Lavignigni Investigations, il passait la plupart de son temps à suivre le plus discrètement possible, soit un mari trompé, soit une femme volage. Peu passionné par son travail, Marcel Bôrevers s’arrangeait pendant ses filatures pour faire régulièrement de longues pauses dans ses tournebrides préférés. Installé au zinc, Marcel pratiquait toujours de la même façon. Dès qu’il avait bu son premier ballon de rouquin, il entreprenait aussitôt le taulier pour une partie de dés puis, lorsqu’il avait épongé son premier kil, Marcel commençait à faire des phrases, s’approchait d’une gisquette appuyée au comptoir, lui faisait gentiment du gringue. Peu regardant à la dépense, Marcel n’hésitait jamais à sortir ses fafiots, à oublier son job. Mais son job le rattrapait tout le temps. Le patron de Marcel, Giovanni Lavignigni, originaire de la lointaine Calabre, était un petit homme rondouillard qui savait y faire question turbin. Même si Lavignigni appréciait les dimensions artistiques de Marcel, celui-ci préférait que son employé passe plus de temps en investigation qu’en récréation. A cet effet, le Calabrais avait relevé toutes les haltes où Marcel était susceptible de s’arrêter et avait refilé à chaque taulier un bon bifton. Lorsque Marcel était fixé depuis une demi-heure, le singe du troquet téléphonait au Calabrais qui, dans la minute suivante appelait Marcel. Bôrevers qui était beau joueur et qui connaissait le truc, se pliait à l’exercice. Après un rapide topo téléphonique, il reprenait son turbin. Ce matin-là, Marcel talonnait pour la quatrième fois un certain Henri Golitzen. Le type, plutôt grand, avait le visage parsemé de cicatrices de la petite vérole, un regard vif et portait une moustache qui lui cachait entièrement la lèvre supérieure. Golitzen ne travaillait plus depuis cinq mois, après une embrouille avec son patron, il s’était décidé à partir. Quelques temps après, l’employeur de Golitzen découvrait des malversations dans ses stocks et faisait appel à Lavignigni afin que celui-ci le rencarde sur les habitudes de son ancien salarié. Au moment où Marcel sortait du troquet, il extirpait de la poche intérieure de sa veste, un petit carnet dont il tournait aussitôt les pages puis, tout en parcourant l’une d’elles, il regardait sa montre, faisait une petite grimace, remettait son carnet dans sa poche, hélait un taxi.

- Déposez-moi, rue Thiony, il est bien midi ?

- Oui, midi pile !

Tandis que la voiture se faufilait dans la circulation, Marcel consultait à nouveau son carnet.

9h5, départ de chez lui, 9h20, arrivée au Tout va bien, parlotte avec le garçon du troquet, 9h45, départ du troquet, 9h55, achat de cigares à La Civette. Taxi, arrivée rue Thiony, 10h10. Il a la clef du numéro 24. Il monte au troisième étage et rejoint sa maîtresse, Norma Trosper, 37 ans, 1m75, blonde, gros seins, célibataire, secrétaire dans une société de transports routiers. Midi, Golitzen et sa maîtresse quittent l’immeuble, midi et quart, cantine, Au Chat-Botté, 14h, fin du repas, Golitzen attrape un taxi pendant que sa copine reste sur place. 14h20, 17, rue de Paradis. Société Cloutier-Frères, Import-Export. Cette société est spécialisée dans le transport de denrées alimentaires aussi bien en provenance de Russie, d’Asie que d’Amérique du Sud. 16h30, Golitzen quitte la rue de Paradis et marche jusqu’au bar Le Chiquito, consultation de documents, 17h45, Golitzen saute dans un taxi et rentre chez lui, 21h, Golitzen sort seul mais quitte son immeuble avec son propre véhicule. 21h25, la voiture est garée dans un parking souterrain à proximité d’un night-club, La Note Bleue. La boite est tenue par un certain Patt Maurice, un ancien militaire qui a réussi des affaires lorsqu’il était au Zaïre. Il est associé avec un certain Richard Blitz, un ancien inspecteur de la mondaine, parti à la retraite après avoir attrapé trois pruneaux dans le bide. L’entrée de la boite est tenue par un ancien routier, Bougy, secondé par Francky, une petite frappe qui roule les mécaniques ; le bar est tenu par une certaine Lily, une grande brune aux yeux verts qui voit tout ce qui se passe sur la piste et dans la salle. Lily communique avec son patron à l’aide d’un interphone, le type qui passe la musique est assis dans une cage, il ne sort jamais. La boite ferme à 5h du mat mais Golitzen s’arrache généralement vers 2h, il rentre directement chez lui. Quand la taule ferme, Bougy et Francky partent ensemble, le DJ part de son côté, quelques minutes après c’est au tour de Blitz, Maurice et Lily restent sur place.

- Vous êtes arrivé, monsieur.

Marcel réglait la course et filait jusqu’au Chat-Botté, s’installait au bar. Tandis qu’il commandait un ballon de rouge, il inspectait la salle d’un rapide coup d’œil mais il remarquait que Golitzen et sa poule n’étaient pas attablés. Sans doute un petit retard, pensait-il. Aussitôt il commandait un autre verre et une saucisse lentilles, pour une fois il mangerait au comptoir. Cela faisait maintenant une heure qu’il était au Chat botté et Golitzen n’était toujours pas arrivé. Treize heures venait de passer. Depuis quatre jours qu’il filait le gus, c’était toujours le même rituel, réglé comme un coucou suisse. Marcel paraissait soudainement inquiet, il réglait sa note et filait rapidement au 24, rue Thiony. A l’aide du passe de la Poste, il rentrait dans l’immeuble, montait silencieusement jusqu’au troisième, repérait la porte Trosper sur laquelle il prêtait une oreille. Pas un bruit, constatait-il. Illico il sortait un trousseau de clefs de sa veste, triait rapidement celles-ci et parvenait en quelques secondes à ouvrir la porte. Prestement il pénétrait dans l’appartement, refermait doucement la porte puis à pas feutrés, il progressait. Il n’y avait pas de bruit. Intrigué, Marcel empoignait son feu, continuait sa visite ; l’appartement semblait vide mais au moment où il s’aventurait dans la chambre il constatait la casse. Golitzen, nu, allongé sur le dos avait quatre trous dans le buffet, un dans le crâne, Norma, nue également, avait reçu deux pruneaux dans la poitrine, deux autres dans le ventre. Rien n’était en désordre, le tueur les avait manifestement surpris en plein radada. Installé dans un fauteuil, Marcel regardait la scène du crime, inspectait la chambre à la recherche d’un indice mais au bout de cinq minutes il était temps qu’il ripe. Au moment où il quittait la pièce, il remarquait posée sur un prie-Dieu, une veste. Aussitôt il fouillait celle-ci, y découvrait dans la poche intérieure, un petit livre. Sur la couverture était inscrit : Manuel des retraités des chemins de fer. Marcel se demandait pour quelle raison Golitzen pouvait avoir ce bouquin, machinalement il le fourrait dans sa poche et quittait l’appartement. Tandis qu’il prenait l’escalier, Marcel était bousculé par un type de forte corpulence qui sur-le-champ s’excusait mais semblait très impatient d’arriver à son étage. Rendu au dehors, Marcel se rendait au Chat-Botté et téléphonait à son patron.

- Monsieur Lavignigni s’est absenté, il ne rentrera que dans la soirée, il n’est pas content après vous, il vous cherche depuis midi.

- Chère Bénédicte, lui répondait Marcel, dites au patron que Golitzen vient de se faire repasser ainsi que sa poule, je n’ai touché à rien, je rentre chez moi, dites au patron que je lui ferai mon rapport demain matin, je vais me reposer, j’ai besoin de boire un coup.

Cependant qu’il buvait un ballon de rouge au zinc du Chat-Botté, Marcel apercevait dans la rue l’homme à l’embonpoint qui l’avait bousculé dans l’escalier. Celui-ci paraissait nerveux, semblait chercher quelqu’un du regard et au moment où il tournait le dos au troquet, Marcel en profitait pour se faire la c’rise.

 

Chapitre deux.

Il était grand, avec une bouille sympathique, le cheveu argenté, une fossette au menton et sa petite bouche faite pour embrasser les bébés. (R.C)

 

Schrovak tournait nerveusement dans son bureau, il venait de recevoir un coup de téléphone de Gros-Dick qui lui affirmait que Golitzen venait de se faire descendre, que leurs affaires devaient être immédiatement mises en sommeil. Schrovak qui était surnommé Bouche-en-biais, depuis qu’il avait reçu un coup de sagaie en pleine tronche lorsqu’il cherchait du métal jaune dans la Chaine des Mitumba, ne se remettait pas du départ précipité de Golitzen. Un paquet de faffes lui passait sous nez, mais il n’était pas question pour Schrovak que cette ardoise lui reste sur les bras, il avait des comptes à rendre, il devait improviser au plus vite. Dès que les lardus seraient sur l’affaire, son champ d’information deviendrait restreint, la visite de l’appartement de Golitzen, risquée. Il fallait agir vite, très vite. Tout en allant à son bureau, Schrovak jetait un regard à la fenêtre qui donnait sur la rue, l’activité qui y régnait paraissait normale, tout semblait calme. Aussitôt il s’assoyait à son bureau, empoignait son téléphone.

- Salut Alphonse, Schrovak à l’appareil, j’ai besoin de savoir où sont les jumeaux, j’ai une affaire urgente à régler.

- Les jumeaux, mais ils sont au vert, ça fait un bout de temps que je n’ai pas fait appel à leurs services, depuis l’histoire Morisson, il était préférable qu’ils se fassent oublier.

- Il me semblait que dans cette affaire, les jumeaux n’avaient rien à voir avec Gros-Dick, je me souviens vaguement que Morisson avait vraiment été trop loin en publiant les clichés où apparaissait Gros-Dick et lorsque l’enquête a été bouclée, il s’est avéré que Gros-Dick n’avait jamais rencontré le journaliste et que le type s’était vraiment tué dans un accident.

- Il est bien connu que les jumeaux ont des talents de mécanos, ce ne sont pas des anciens ferrailleurs pour rien, la bagnole du journaliste était neuve et comme par hasard le mec se viande le jour où il a rencard chez les flics.

- Rien à cirer de Morisson, de toute façon il est cané, hurlait Schrovak, il faut absolument que je contacte au plus vite les jumeaux, Gros-Dick vient de me téléphoner et je ne peux pas commencer ce job sans ces deux lascars. Combien ?

- Rien du tout, si Gros-Dick apprend que je te demande de la fraîche, il va me massacrer, le mieux c’est que tu ailles directement sur place pour les attraper, je te file le numéro de Jeannot-la-trompette, lui, généralement il sait où sont les deux affreux, bye.

Jeannot-la-trompette avait attrapé ce sobriquet depuis que ses amies avaient constaté qu’il avait été gâté par la nature. Il créchait aux abords de la ville dans une caravane où vivait également sa vieille maman. La vioque, une revêche de première, qui était connue pour avoir le coup de feu facile, ne laissait jamais personne s’approcher tout près du nid à roues. Schrovak klaxonnait plusieurs fois devant la roulotte avant de sortir de sa voiture. Au moment où la porte s’ouvrait, il apercevait, plantée à l’entrée, la bonne femme qui tenait une arquebuse sur sa poitrine.

- C’est pourquoi, hurlait-elle ?

- Je viens de la part d’Alphonse, je suis Schrovak, un ami, il m’a donné votre adresse, je dois voir au plus vite Jeannot.

- L’est pas là, l’Jeannot !

- Madame, c’est urgent, je dois le voir pour que je puisse contacter les jumeaux.

- Les jumeaux, pas au courant, mon gars.

- S’il vous plaît, Alphonse m’a dit que votre fils pouvait me rancarder, j’ai un p’tit colis pour vous.

- Un p’tit colis ?

- Une bonne bouteille de gnôle.

- D’accord mon garçon, répondait la vieille, mais je t’ai à l’œil, au moindre faux geste, t’as plus tes valseuses.

- Pas de problème, madame, je reste tranquille, lui lançait Schrovak.

Tout en descendant précautionneusement de sa voiture, tandis qu’il attrapait son colis, il remarquait que la vieille le tenait en joue. Elle ne rigole pas, doit être barge, la vioque, pensait-il. Jusqu’à qu’il rentre dans la caravane, Schrovak voyait le canon du deux-coups qui le suivait.

- Pose ton cul dans le fond et bouge pas, lui disait la vieille tout en le visant.

Au moment où Schrovak s’installait sans dire un mot, la bonne femme sortait de la caravane et aussitôt tirait les deux cartouches.

- N’aie pas peur p’tit, j’ai prévenu Jeannot, va pas tarder à radiner, lui lançait-elle.

Schrovak ne bougeait pas, de toute façon il en n’était incapable. Une odeur pestilentielle lui interdisait tout mouvement, il avait l’impression que tous les muscles de son corps, jusqu’au fond de sa bouche étaient pénétrés par une espèce d’infernal remugle. Tandis qu’il grimaçait, qu’il observait vaguement le bordel qui encombrait la roulotte, la vieille attrapait la bouteille que Schrovak avait posé sur la table. En un tour de main, elle faisait sauter la capsule et portait dans l’instant le goulot à sa bouche. Sous le regard désabusé de Schrovak, en quelques secondes, elle absorbait presque la moitié de la carafe.

- V’là la Trompette, garçon, bouge pas.

- Qu’est-ce tu veux m’man, y a un problème ? Bavait la Trompette tout en descendant de sa vieille mobylette.

- Y a un gars dans la carrée qui veut t’causer, m’a dit qu’y veut voir les jumeaux.

- Voir les jumeaux, pour quoi faire, j’y connais ce type ?

- M’a dit qu’il venait de la part du cousin Alphonse, je l’ai à l’œil.

- Laisse ta pétoire, m’man, s’il vient de la part de mon cousin, ça craint rien, sort une bouteille, j’ai soif.

Tandis que la vieille fonçait à l’autre extrémité de la caravane, la Trompette allait s’installer en face de Schrovak, il entamait aussi sec la conversation.

- Pourquoi tu veux voir les jumeaux, sont pas là d’abord.

Schrovak regardait la Trompette et s’apercevait que son surnom n’était pas usurpé. Le type était tout en longueur, son visage était oblong, son nez pointu, ses mains très longues tout comme ses pieds qui semblaient sans fin.

- J’ai un déménagement urgent à faire et un ami m’a dit que les jumeaux étaient des spécialistes pour ce type de boulot.

- Sont chers les jumeaux, répliquait la Trompette au moment où il attrapait la bouteille que lui présentait sa mère.

- J’ai les moyens, il faudrait faire vite, j’ai peu de temps devant moi.

- Ça f’ra six lingots, murmurait la Trompette tout en versant un grand verre de gnôle à son interlocuteur.

- Six lingots, six lingots de quoi, demandait Schrovak tout en sentant le liquide qu’il avait dans son verre.

- Du jaune, des lingots de jaune, quatre pour les jumeaux, deux pour moi et ma vieille, tu bois pas ?

- Si, si, c’est quoi ?

- Du spécial, ça va te remonter, c’est fabrication maison.

- Six, j’ peux pas, de toute façon j’ les ai pas, j’ peux t’en donner trois, pas plus, suis pas un compte sans fin, cash avant le boulot, ça marche ?.

La Trompette buvait son verre cul sec puis tout en se levant, pointait son index droit vers Schrovak.

- Bouge pas, je reviens dans un quart d’heure. M’man, donne à manger à notre ami, j’vais à la carrière.

A peine avait-il terminé sa phrase que la trompette s’échappait de la roulotte et au moment où Schrovak voulut se lever, la vieille l’en empêchait en lui présentant un plateau sur lequel étaient posés un gros pain et un gros morceau de pâté.

- Merci, j’ai pas faim, disait Schrovak tout en présentant ses mains pour signifier qu’il ne voulait rien.

- Discute pas mon gars, mange, ça fait pousser la lochette.

- Malgré l’odeur qui l'insupportait toujours et le pâté qui lui semblait plus du tout coté, Schrovak se forçait à manger des petites bouchées. Tout à coup le bruit de la mobylette se faisait entendre, soudainement soulagé, Schrovak se présentait aussitôt à la porte de la caravane et voyait La Trompette qui précédait une vieille bétaillère. Lorsque celle-ci fut arrêtée, la Trompette lançait un signe à la camionnette, aussitôt les deux types descendaient et venaient avec la Trompette devant la caravane.

- Jean et Jean-Jean, mon gars, sont là.

Les jumeaux étaient vraiment jumeaux, aussi laids l’un que l’autre. Ils avaient la même barbe, le même regard torve, une carrure identique, étaient vêtus d’un bleu de travail sale, par endroit parsemé d’accrocs.

- J’ai besoin de vous tout de suite, j’travaille avec Gros-Dick, il m’a dit que je pouvais vous faire confiance.

Cette affirmation était une pure invention, Schrovak savait que les deux affreux connaissaient Gros-Dick, il devançait leur réflexion.

- Jeannot nous a dit que tu donnais un lingot, exact ?

- Exact, un lingot, c’est le contrat, on passe chez moi, je vous donne la camelote et on fait le déménagement, montez dans ma bagnole, j’arrive, j’ai un truc à dire à Jeannot.

Jean et Jean-Jean ne se posèrent aucune question, travailler pour Gros-Dick leur semblait un bon plan.

- Jeannot, j’ai bien compris, tu prends deux lingots !

- Ben oui, un pour moi et un pour ma vieille, grommelait la Trompette, sont trop cons pour avoir chacun une barre.

- Pas de problème, dès ce soir j’te fais livrer.

 

Chapitre trois.

Les sourcils de Marty se rejoignirent et, le menton en avant, il esquissa une moue agressive. (R.C)

 

Vladimir Jubinocovsk avait quitté depuis longtemps Rostov na donu. La petite ville située dans la province de Rostovkaya au fond de sa Russie natale, lui semblait bien lointaine. Les parties de pêche dans la Mer d’Azof en compagnie de son père et de son frère n’étaient plus que des vagues souvenances qui hantaient ses nuits. Entrepreneur en tuyaux pour gazoduc et autres transports d’énergie, Vladimir avait repris l’exploitation de son père après que celui-ci, atteint de cécité, interrompait son activité tandis qu'Anatolie, son petit frère, peu impliqué dans l’entreprise, avait préféré prendre son indépendance afin de s’établir à Vogodonsk à l’autre extrémité de la province, où il pourrait en toute tranquillité, passer son temps à la pêche. Suite à plusieurs détournements frauduleux de ses marchandises par des sociétés rivales, à des paiements non honorés par des fournisseurs, entrevoyant de gros ennuis, Vladimir s’arrachait prestement, laissant derrière lui un pan entier de sa vie.

Depuis deux jours, Vladimir lisait et relisait le mot que Golitzen avait glissé sous sa porte et il ne comprenait pas pourquoi au bout de tant d’années d’éloignement, son vieil ami s’adressait à lui. Ils s’étaient connus à Minsk lors d’un colloque organisé autour de l’énergie et, suite à cette rencontre, ils avaient travaillé quelquefois ensemble mais un jour Golitzen quittait la Russie pour monter des affaires en Europe de l’ouest. Jusqu’à son tour Vladimir s’installait à l’Ouest, il avait revu quelques fois Golitzen mais celui-ci disparaissait un jour de la circulation. Il relisait à nouveau le mot.

Mon ami. Depuis cinq ans j’étais en affaires avec un certain Schrovak, un type qui avait fait du fric en Afrique, je lui revendais des denrées industrielles que je faisais venir de chez nous et avec le pognon que je me faisais, je finançais un peu des transports lointains pour un certain Blitz, un mec qui dirige une boite, la Note bleue, mais il y a un mois je me suis fait enfler d’un camion de marchandises par un type du nom de Tony Silvera, ce mec a disparu, je suis dans l’impossibilité de financer à nouveau ce Transport. Blitz n’a rien voulu savoir et mon délai est écoulé. J’ai absolument besoin de ton aide, mon ami, pas pour du fric, il faudrait que tu me planques, Blitz me recherche et depuis quelques jours je sais que je suis suivi par un type, un certain Bôrevers, un mec qui bosse pour je sais pas qui. Mon ami je te donne rendez-vous dans 3 jours chez Manny’s, à 23h, c’est une petite boite de jazz, je t’attends, j’ai besoin de toi mon ami, je veux revoir le pays, il faut que je te dise aussi que mon ami Rore déteste l’ouzbek. Golitzen.

24 heures, il restait 24 heures à Vladimir Jubinocovsk pour trouver une planque à son pote, il ne savait pas trop comment faire et puis dans quelle galère allait-il se fourrer, il avait déjà bien assez de problèmes, Silvia venait de le quitter, ses affaires n’étaient pas terribles, il était pris de court, mais après tout, pour un gars du pays il se devait d’agir au plus vite, pensait-il.

- Papi, ça va ?

- Oui, mon gars, que veux-tu, ça fait un bout de temps !

- Ouais Papi, mais que veux-tu, Silvia n’est plus avec moi et j’ai le bourdon, est-ce que ta petite maison au bord de la mer est toujours inoccupée ?

- Oui mon gars mais tu sais, elle n’est pas très confortable.

- Je sais Papi mais j’ai besoin de me reposer, d’être seul, je peux passer prendre les clefs ?

- Maintenant ?

- Je passerai dans la soirée et je filerai là-bas dès demain, ça marche Papi ?

- Tu sais bien mon petit Vladimir que je ferai n’importe quoi pour toi, je t’attends.

Jubinocovsk ne pouvait s’empêcher de relire à nouveau cette lettre dans laquelle il ne comprenait pas grand-chose. Cette affaire de transport lointain le désorientait ainsi que cette étrange histoire d’ami qui n’aimait pas l’ouzbek.

 

Chapitre quatre.

Un objet lourd et massif heurta la porte à l'extérieur et le panneau se fendit diagonalement sur toute sa hauteur. (R.C)

 

Marcel était vautré dans son canapé, tout en buvant un ballon de rouge, il se demandait pour quelle raison Golitzen avait mangé tant de pruneaux et pourquoi sa copine en avait pris autant. Elle avait été exécutée de deux balles dans la tête en plus des deux qu’elle avait dans le buffet et dans le ventre ; cela ressemblait à du travail de professionnel mais un truc ne collait pas, pensait Marcel. Le tueur ou les tueurs savaient que Golitzen s’envoyait en l’air à cette heure précise et c’est pour cette raison qu’ils ont pu être surpris, quelqu’un connaissait précisément l’emploi du temps de Golitzen. Tout en faisant à nouveau le plein de son godet, Marcel réfléchissait. Norma, évidemment, Richard Blitz avec qui Golitzen semblait être en affaires, Lily, la maîtresse de Blitz et ses deux pecnots, Bougy et Moustaches, sans oublier Schrovak, mais il ne semblait plus en affaires avec lui depuis un bon bout de temps. Marcel attrapait son téléphone, consultait son calepin.

- Salut Jur, c’est Marcel.

- Ca fait un bail, garçon, que me vaut cet appel, t’es célibataire ?

- De temps en temps mais je fais ce qu’il faut pour ne pas trop m’ennuyer, tu connais Golitzen et un certain Schrovak ?

- Ouais mon pote, Golitzen vient d’être transformé en passoire et ça fait un peu de bruit chez la famille poulaga ; quant à Schrovak je sais qu’il est en cheville avec cette fripouille de Gros-Dick.

- Hein, Gros-Dick, cet enculé de première, putain j’y crois pas, j’ai failli lui faire la peau il y a trois ans, je croyais qu’il s’était arraché.

- Tu parles, il est resté au chaud quelques temps, je sais qu’il a monté une société de prêt sur gage, qu’il a pignon sur rue, tu veux qu’on se voie ?

- Ca m’arrangerait que tu passes, faut que je mette tout ce bordel au clair, tu te pointes dans une heure.

- Pas chez toi, plutôt chez la vieille Jeannine.

- Ce vieux tromblon est toujours du monde ?

- Ouais et son sauvignon est toujours fameux.

Marcel se resservait un verre qu’il buvait aussitôt d’un trait, puis il enfilait son impair et partait en direction de chez Jeannine.

Installés dans leur bagnole garée à la lisière de la forêt de Carcou, les jumeaux attendaient impatiemment Schrovak afin de toucher leur oseille. Lorsque celui-ci se pointait enfin, les frangins sortaient de la tire.

- Putain, t’es en retard, on a bien cru que t’allais nous repasser, lançait Jean-jean.

- Bon sang les gars, je vous avais dit de flinguer le type, seulement le type et vous comme des grosses buses, vous flinguez en plus la gonzesse.

- Z’étaient en pleine partie de jambes en l’air et la gonzesse nous a vus.

- Je vous avais dit d’enfiler des cagoules, putain vous êtes des buses.

- On voit rien avec ces saloperies, enchaînait Jean.

- N’empêche, vous saviez qui était cette gonzesse ?

- Ben, non, mais putain elle avait un sacré pare-chocs !

- Bande de buses, cette fille était la femme de Roger Cuartalejo, un condé, Golitzen s’était maqué avec sa femme pour être peinard, pour prendre les devants au cas où et vous les abrutis, vous flinguez à tout va.

- Pouvait pas savoir, répondait bêtement Jean-Jean.

- Ok, répondait Schrovak, venez chercher votre fraîche, elle est dans ma tire, ensuite vous caltez, on doit pas savoir où vous êtes, espèces de buses.

Rendu à sa voiture dont il avait laissé la portière ouverte côté chauffeur, Schrovak se penchait à l’intérieur de sa bagnole et attrapait calmement le pistolet mitrailleur qui était posé sur le siège puis brusquement il pivotait et sulfatait les deux jumeaux qui venaient à sa rencontre sans se douter de rien. Jean-Jean récoltait la première rafale en pleine poitrine et tombait en arrière tandis que Jean tout en voulant sortir son artillerie, était fauché par une rafale qui lui arrachait la moitié de la tête.

- Vous n’étiez que des buses, même pas foutus de bosser correctement, hurlait Schrovak tout en vidant son chargeur sur les deux cadavres, maintenant y a plus qu’à refroidir la Trompette et sa vioque, hurlait-il à nouveau en regardant le ciel.

- Patron, les deux nazes sont compostés, j’ai plus qu’à expédier la Trompette et sa vieille !

- Fais attention Schrovak, la Trompette est un grigou et la mère est maligne comme une vipère.

- Connais pas l’gazier la Trompette, va manger autant d’dragées qu’à son baptême et la vioque va avaler son venin aussi vite que son bul’tin d’naissance, j’serai chez vous c’soir.

- Non, ne passe pas, je vais sans doute avoir la visite des lardus, Cuartalejo va forcément remonter jusqu’à moi, planque-toi chez Myriam.

- Chez Myriam, mais elle est aussi sèche qu’un poisson fumé !

- Ça t’fera des vacances, salut.

Au moment où Gros-Dick reposait son téléphone, il mettait un violent coup de pied dans son fauteuil qu’il envoyait valdinguer dans la pièce.

- Bordel de merde, disait-il, ça va chier, ce con de Golitzen m’a foutu dans la merde avec sa pétasse, faut que j’attrape Blitz et Murielle avant que ce con de Cuartalejo foute son nez dans nos affaires, fait chier, et ce Marcel Bôrevers, c’est qui ?

Tout en grommelant, Gros-Dick ouvrait un tiroir de son bureau, y fouillait nerveusement, en sortait son vieux Browning qu’il fourrait dans la poche intérieure de son blouson qui était accroché sur le perroquet auprès de la fenêtre. Machinalement Gros-Dick jetait un œil vers la rue et apercevait la silhouette du gros Cuartalejo qui se pointait.

- Bordel, jurait-il, ce gros con est déjà à mon cul, fait chier !

 

Chapitre cinq.

Il m'écarta de lui du plat de la main, une main aussi dure qu'une lame d'acier. (R.C)

 

Le salon de coiffure ne désemplissait pas. Murielle, la taulière, tout en donnant des ordres, les ciseaux dans la main gauche, bondissait de chevelure en chevelure afin de déposer sa touche personnelle sur chaque coupe. Le salon est une affaire qui marche, celui-ci accueille tout au long de la journée, une ribambelle de bonnes femmes âgées généralement entre quarante et soixante piges, clientes coiffées par soit par Mireille, Monique ou Michelle, toutes employées à la tignasse blonde. Murielle qui est la légitime de Richard Blitz, s’était fait offrir par son mari, ce salon de coiffure afin qu’elle ne s’ennuie pas. Murielle est une femme de caractère à la laiterie abondante, aux robustes rondeurs, à la gouaille faubourienne qui fait tourner son affaire à la baguette et ne laisse jamais l’improvisation s’installer dans son établissement. Chaque fille, même si elle coupait et coiffait une cliente, avait une tâche définie à l’avance : Mireille recevait les clientes et prenait les rendez-vous, Monique faisait les shampoings et récupérait le linge sale tandis que Michelle s’occupait en priorité du ménage avant de jouer des ciseaux et de la brosse et, si une fille ne respectait pas à la lettre le règlement, celle-ci avait droit devant la clientèle à un bruyant et offensant remontage de bretelles de la part de Murielle. Les clientes de leur côté étaient généralement satisfaites et se faisaient un plaisir de revenir régulièrement pour se faire coiffer mais aussi pour cancaner. Le salon était une vraie ruche et en même temps un excellent lieu de renseignement. Les esgourdes toujours bien ouvertes, Murielle enregistrait toutes les informations susceptibles d’être intéressantes, informations qu’elle remontait aussitôt à son mari Richard qui exploitait sans coup férir le filon. Toute bonne femme qui sans précaution racontait qu’elle avait de l’oseille au chaud ou que son mari avait un coffre dans lequel dormait de la fraîche ou du métal jaune, se voyait dépossédée manu militari de ses biens et, lorsque la rombière, quelques semaines plus tard revenait se faire coiffer et pleurnichait tout son saoûl, Murielle se faisait un plaisir de compatir aux misères de la pauvre femme. Néanmoins, cette activité très lucrative n’était pas la seule qui fonctionnait au sein du salon. En effet, lorsqu’une nouvelle cliente qui ne semblait pas âgée de plus de quarante ans, qui paraissait gironde, se pointait au salon et que celle-ci se pointait presque à la fermeture, quelques minutes avant le baisser du rideau, elle était prise en main par Murielle qui lui faisait l’article. Murielle s’arrangeait pour lui tirer, l’air de rien, les vers du nez. Mise en confiance, la femme se laissait embobiner par le discours de Murielle qui lui proposait malgré l’heure tardive, une mise en plis avec réduction de prix. Embabouinée par la patronne, la cliente se laissait faire et se retrouvait la crinière en bigoudis séchant sous un casque chauffant. Quelques minutes plus tard, Murielle se plaçait discrètement derrière le siège de la cliente et branchait une petite fiole sur un tuyau de caoutchouc collé le long du pied du séchoir et, une poignée de secondes après, la femme était endormie. Aussitôt Murielle saisissait le téléphone.

- Salut mon amour, j’ai un colis pour toi, fais vite, je viens de m’apercevoir que je n’avais presque plus de produit, je ne voudrais pas que la nana se réveille.

- T’as bien travaillé, elle est comment ?

- C’est une belle, 1m75 environ, brune, forte poitrine, mariée à un marchand de biens, un enfant, bien sapée, à mon avis tu en tireras un bon prix.

- Ok, je me pointe avec les deux affreux, tu es libre ce soir ?

- Je suis toujours libre pour mon lapin, ça tombe bien, j’me suis pas fait reluire depuis une semaine, j’ai la cramouille en feu !

Deux heures plus tard, dans une cave située sous la Note Bleue, la nana du salon, complètement dévêtue, ligotée, bâillonnée, allongée sur un petit sofa, se réveillait.

- Eh, Moustache, la greluche se réveille, lançait Bougy.

- J’ai vu, tête de nœud, est bien roulée la poulette, répondait Moustaches.

- Défense de toucher, ordre du patron, c’est du beau matos, c’est pas pour ton s’rin !

- Je sais, je sais, mais j’ sais pas si j’vais t’nir longtemps.

- Ote-lui son bâillon mais dis-lui de la fermer, sinon je cogne !

Moustache s’approchait aussitôt de la femme, lui faisait comprendre en mettant son index devant ses lèvres, qu’elle devait se taire puis tout en lui enlevant le mouchoir qu’elle avait dans la bouche, il en profitait pour lui faire un délicat guizi-guizi sur le sein droit.

- Que me voulez-vous ? Laissez-moi, je vous en supplie...

- Ta gueule, lui disait Moustaches, tu l’ouvres encore et je te fous une beigne, je t’arrange ta p’tite gueule d’amour !

- Écrase, rétorquait Bougy, faut pas toucher.

Bougy s’approchait à son tour, s’agenouillait devant la nana qui, tremblante, complètement terrorisée se mettait à vagir.

- Chut, chut, lui soufflait Bougy, il ne vous arrivera rien, restez tranquille, le patron va arriver et vous mettre au parfum, bientôt vous serez libre et tout rentrera dans l’ordre mais en attendant il faut rester sage sinon Moustaches va passer à l’œuvre et lorsque ce gros cochon sort son matériel, ça craint.

- Ne ne me faites pas de mal, je vous en supplie…

A cet instant Richard Blitz entrait dans la cave.

- Salut les gars, comment se comporte le colis ?

- Bien patron, répondait Moustaches, y aura une p’tite place pour moi ?

- Ta gueule, c’est trop beau pour toi, va plutôt me faire un Pussy-cat, j’ai soif, faut je cause à cette beauté, Bougy va me chercher la s’ringue.

- Bonjour ma p’tite madame, je ne vous veux aucun mal, j’ai seulement besoin de votre collaboration, dans le cas contraire je serai obligé d’employer les grands moyens, vous êtes jolie, je ne voudrais pas que Moustaches s’occupe de vous ! Message reçu ?

- Ne me faites pas de mal, que voulez-vous ?

- Votre mari dirige une société qui brasse pas mal de braise, nous allons lui demander une petite rançon afin qu’il vous retrouve au plus vite, en cas de refus ça va mal tourner.

- Nous n’avons pas d’argent, soupirait la prisonnière.

- Ne dites pas n’importe quoi ma p’tite dame, je me suis déjà rencardé et va falloir que votre mari crache la maille sinon vous allez morfler !

A cet instant Bougy qui tenait un petit plateau sur lequel était posée une seringue, s’approchait de son patron. Terrorisée, la femme fermait les yeux, gémissait à nouveau.

- J’ai fait parvenir en mains propres un courrier à votre mari dans lequel je lui explique la situation, il a exactement quarante-huit heures, pas plus, pour réunir la somme demandée, dans le cas où il ne souscrirait pas à mes exigences, je me verrais dans l’obligation de vous faire cette piqûre, n’ayez crainte, vous ne mourrez pas.

- S’il vous plaît, ne me faites pas de mal, j’ai un enfant, mon mari paiera.

- Je connais ce discours mais je tiens à vous prévenir, dans le cas où votre connard de mari aurait l’intention de jouer aux petits soldats, je vous fais cette piqûre et vous vous endormez et pendant votre sommeil vous faites un p’tit voyage, à l’arrivée vous vous retrouvez très loin d’ici, peut être du côté de Komibodom et lorsque vous reprenez vos esprits vous n’avez plus que vos yeux pour pleurer ! En moins de temps qu’il me faut pour le dire, pendant deux s’maines ta salle des fêtes se transforme en garage à pines, l’ouzbek aime la chatte et après tu te retrouves sur un grabat de chantier, ton joli corps va être tellement défoncé que plus personne te reconnaîtra, même pas ton mari, de toute façon tout le monde t’aura oubliée.

Au moment où Richard terminait sa phrase, la femme tombait dans les vapes.

- Bougy, recouvre-la, faut pas qu’elle prenne froid, ensuite tu refermes, putain Moustaches, t’en a fallu un temps pour mon Pussy-cat !

- J’n’avais pas d’œuf, patron, fallut que je monte à la boite !

- T’avais qu’à en pondre un, ducon !

A neuf heures piles, Murielle à genoux déverrouillait la porte de son salon ; pendant ce temps, comme tous les matins, Michelle préparait un café très fort tandis que les autres filles vaquaient à leurs occupations. Au moment où Murielle se relevait la porte du salon s’ouvrait.

- Bonjour, inspecteur Cuartalejo, puis-je vous parler deux minutes ?

- C’est-à-dire que j’ouvre à l’instant et les premières clientes ne vont pas tarder à arriver, lui répondait Murielle.

- Les clientes reviendront une autre fois, disait Cuartalejo d’un ton froid tout en exposant sa carte officielle, congédiez vos filles pour la matinée, je ne suis pas là pour rire.

Quelques minutes plus tard le salon était vide. Installée derrière son petit comptoir Murielle se servait une tasse de café.

- Monsieur, monsieur comment déjà ?

- Cuartalejo, inspecteur Cuartalejo mais ne perdons pas de temps en parlotte, passons aux choses sérieuses.

A l’instant où Murielle présentait la tasse de café à l’inspecteur, Cuartalejo lui assenait un violent coup poing en plein visage. Murielle tombait aussitôt à la renverse mais au moment où elle voulait se relever, Cuartalejo lui balançait un coup de pied dans la poitrine.

- Où est ton enfoiré de mari ?

Sonnée, Murielle ne répondait pas.

- Je te donne deux minutes pour une bonne réponse, dans le cas contraire je te savate la tronche, tu seras tellement défoncée que ta mère ne te reconnaîtra pas.

- Je ne sais pas où est mon mari, répondait confusément Murielle tout en essuyant maladroitement sa bouche ensanglantée.

- Bordel, t’as vraiment envie de morfler, me dis pas de menterie, ton mari est une ordure de première, je sais depuis longtemps qu’il trafique et qu’il se livre à diverses manipulations illégales et j’ai besoin de savoir au plus vite où il était hier ! Bordel de merde, tu connaitrais pas aussi un certain Rore ?

Alors qu’il terminait sa phrase, Cuartalejo donnait de nouveau un violent coup de pied dans la poitrine de Murielle qui sous le choc se tordait de douleur puis Cuartalejo s’agenouillait devant Murielle qu’il attrapait par le col de son chemisier ; brusquement il la soulevait et la transportait jusque sur un fauteuil sur lequel il la poussait, la frappait de nouveau au visage.

- Bordel, t’es conne ou quoi, me dis pas que tu veux protéger ton mari, cet enfoiré n’en vaut pas la peine, quand il va voir ta tronche, il va te larguer à la vitesse de la lumière, de toute façon il a Lily sous le coude, rien à foutre de ta tronche.

- Mon mari est un mec bien, répondait laborieusement Murielle, t’es fort pour frapper une femme, poursuivait-elle, mais quand mon mari va t’attraper, il va tellement te démolir que t’appelleras ta mère, enculé.

- Cause toujours, de toute façon tu vas passer quelques jours au placard, t’auras le temps de réfléchir à tout ce bordel, j’ai une équipe sur le coup et ton mari va bien finir par pointer le bout de son nez pour savoir où est passée sa grosse.

- Sale con, t’as la gueule d’un mandrill et la bite d'un gibbon, tu vaux pas une datte !

- Cause toujours, et Gomol ou Rore ça te dit toujours rien ?

- J’ con…nais pas…ces types, j’suis pas un… bureau…de…enseignement, bafouillait Murielle.

Au moment où Murielle terminait sa phrase, elle recevait en pleine face un coup de poing qui la faisait tomber dans les vapes.

- Salut Riton, c’est Cuartalejo, faut que tu te pointes rapidos au salon de coiffure de la femme de Blitz, j’ai un colis, tu me le mets au frais, je te tiens au jus.

- Je dis quoi au patron ?

- J’l’emmerde, tu fais ce que je te dis, je te tiens au jus, salut.

- A l'autre bout de la ville Gros Dick très inquiet, pensait. Tout en tirant sur son cigare il soupirait : Ça craint...

 

Chapitre six.

Marcel: Je vais toujours à l'essentiel...

 

Marcel venait d’avaler son café matinal et ça allait déjà mieux. Le poil régulièrement hérissé au levé, avant tout, Marcel prenait rituellement son kawa puis il commençait sa journée, mais jamais trop vite. Partant du principe qu’il fallait toujours laisser du temps au temps, Marcel ne s’affolait jamais, même dans les situations les plus embarrassantes, il prenait son temps, cependant pour l’affaire Golitzen il se disait qu’il allait être obligé de se remuer, un pressentiment le taraudait, il fallait qu’il identifie au plus vite le type qu’il avait croisé dans l’escalier. Marcel attrapait sa bouteille de rouge et se servait un verre et tournait les pages du bouquin qu’il avait pris dans la poche de Golitzen mais le manuel des retraités des chemins de fer ne l’inspirait guère ; il feuilletait les pages hélas rien n’indiquait quelque chose d’irrégulier. Tout en parcourant Les Dispositions spéciales, Les Cas particuliers ou Les annexes, Marcel cherchait un indice qui le mettrait sur la voie mais il ne trouvait rien, il avait beau tourner les pages, éplucher le bouquin, il avait que dalle à se mettre sous la dent. Sa bouteille de rouge était vide, il était temps qu’il se mette en route. Marcel avait l’intention de retourner faire une petite visite du côté de chez Golitzen, auparavant il passerait chez Lavignigni faire un rapide rapport afin que le vieux lui fiche la paix, au passage il embrasserait Bénédicte puis il mettrait une secousse à cette affaire. Au moment où il chopait le bouquin dans l’intention de le ranger dans le tiroir de la table, son regard était attiré par le bas de la couverture du livre qui semblait décollée. Auparavant il avait vérifié l’état général du manuel mais il n’avait rien remarqué et sans doute qu’à force de l’avoir manipulé dans tous les sens, la partie basse de la couverture avait fini par se décoller. Marcel examinait la couverture et voyait entre le dessus en cuir et la lamelle de carton décollée, une petite feuille de papier qu’il retirait, sur laquelle il lisait aussitôt. Schrovak 419 000, Richard Blitz 372 000, Gros Dick 292 000, Patt Maurice 199 000, Carranza 22 210, Karponov 33 000, Radonikov 112 000, Blaniviev 189 000, Vanidiev, 67 000, Tomas, 22 500, Cuartalejo 12 500.

Quel est ce bordel, cogitait Marcel. Le nom de Schrovak en tête de la liste ne lui était pas inconnu, tout comme celui de Cuartalejo, il connaissait le condé de réputation mais quel lien pouvait bien associer le flic et cette ordure de Schrovak, Richard Blitz sans oublier Patt Maurice, le fric sans aucun doute, et ces nombres accrochés à chaque nom doivent sans doute correspondre à une somme d’argent, peut être un prêt ou bien une dette, puis il remarquait que quatre noms étaient de consonance d’Asie centrale, forcément des connaissances de Golitzen, lui-même originaire de Russie centrale, dans tous les cas Golitzen ne récupérera pas sa fraîche pensait Marcel. Deux heures s’étaient écoulées, Lavignigni avait eu son rapport mais les explications emberlificotées de son employé ne le l’avaient guère satisfait et comme il était obligé de se soumettre aux interprétations de Marcel, de rage, le patron s’enfermait dans son bureau tout en envoyant bruyamment son instigateur sur les roses tandis que Bénédicte était satisfaite d’avoir eu son baiser journalier et ne pensait, tout en classant des documents à son embrassade du lendemain. Secrètement amoureuse de Marcel, même si elle savait que depuis plusieurs semaines celui-ci n’était plus avec Kathy, chaque jour elle pensait lui donner un rencard mais à chaque fois, prise de constriction épigastrique ou de laryngée, elle remettait malgré elle son désir de rencontre. Marcel se doutait que la secrétaire avait le béguin mais peu désireux de s’embarrasser d’un pot de colle, il la baratinait durant deux minutes et sous le prétexte de l’urgence du boulot, il s’arrachait fissa, laissant celle-ci à ses fantasmes.

L’entrée de l’immeuble de Golitzen n’était pas surveillée, en un instant Marcel traversait la rue, pénétrait dans le bâtiment, montait aussitôt à l’appartement du macchabée dont la porte était légèrement entrouverte, Marcel poussait précautionneusement la porte avec son pied gauche tandis qu’il saisissait son feu dans la poche intérieure de sa veste et, une fois la porte grande ouverte, il découvrait l’appartement sans-dessus-dessous, tout avait été foutu en l’air, les meubles étaient renversés, saccagés, lorsqu’il rentrait dans la chambre, il constatait que le sommier et le matelas du lit avaient été éventrés, que la salle de bain était dévastée. Quelqu’un était venu chercher quelque chose, sans doute le bouquin, pensait Marcel et quand il sortait de la chambre, Cuartalejo se dressait sur son passage.

- Range ton artillerie, lui disait le condé, tu ne trouveras rien ici, quelqu’un a déjà fait le ménage, pourquoi t’es là ?

- J’effectuais une filature pour le compte de mon patron, quand j’ai appris que le gus avait été repassé, je me suis dit que je trouverai peut être quelque chose mais manifestement j’arrive trop tard.

- On se connaît, j’ai déjà croisé ta tronche quelque part !

- Tout à fait, j’ai témoigné dans l’affaire de l’hôtel Au chat qui fume.

- Ouais, je me souviens, t’avais fait le mariole mais laissons le passé, parlons du présent, pourquoi une filature sur Golitzen ?

- Secret professionnel, y a que mon patron qui pourrait vous renseigner.

- C’est bien ça, faut que tu fasses ton mariole, éructait Cuartalejo, tu sais que je peux te mettre au frais pour plusieurs jours !

- Ah, oui, et pour quelle raison, lançait Marcel d’un ton vif.

- Violation de domicile, port d’arme prohibé, soustraction d’indice sur une scène de crime !

- Je suis en règle question artillerie, pour le reste faudra voir directement avec mon patron, je ne suis qu’un employé à la recherche d’une information qui pourrait faire avancer l’enquête, soupirait Marcel.

Ok, je vais patienter pour la mise au frais, as-tu entendu parler d’un certain Gomol, d’un Rore ?

- Jamais entendu ces blases, désolé.

- Ok, tu peux calter mais ne t’éloigne pas trop, je risque d’avoir besoin de toi.

- Mon patron est dans l’annuaire, répondait Marcel au moment où il quittait l’appartement.

- C’est ça, continue à faire ton mariole, j’t’ai à l’œil p’tite tête, bavait Cuartalejo.

Mais Marcel qui descendait l’escalier, n’entendait déjà plus le poulet. N’empêche, au moment où il arrivait dehors, alors que la pluie s’invitait, Marcel se souvenait, comme ça, par enchantement, qu’il connaissait un certain Gomol.

 

 

 

Chapitre sept.

Sa pomme d'Adan tressauta légèrement dans son cou maigre...(R.C)

 

La neige était tombée en abondance et Gomol n'aimait pas du tout ce sale temps, depuis sa petite enfance il exécrait la neige. Naguère, lors d'une bataille de boules de neige improvisée dans son quartier, un petit voisin qui quelques jours auparavant suite à une dispute avait reçu un coup de savate en plein visage de la part de Gomol, s'était promis qu'un jour il se vengerait. Durant la bataille de boules neige, le voisin réglait à sa façon son contentieux en incorporant volontairement dans son projectile neigeux un caillou qui fatalement ouvrait le crâne de Gomol, qui depuis cet incident ne sortait jamais de chez lui lorsque la neige recouvrait le sol ; mais cet après-midi là, Gomol mettait tout de même le nez dehors, il se devait de régler fissa une affaire. Il venait de lire dans le journal qu'on avait retrouvé du côté de Carcou, criblés de balles, les corps des jumeaux et cette nouvelle inquiétait Gomol qui depuis peu était en affaire avec les deux lascars suite à son contact avec La Trompette. Les deux affreux avaient emprunté de la fraîche à Gomol, et maintenant qu'ils étaient refroidis, Gomol ne pensait plus qu'à récupérer son oseille et malgré la neige, celui-ci filait en direction de chez La Trompette. Tandis qu'il marchait en direction de la station du tramway, Gomol ne remarquait pas qu'il était surveillé par un individu installé sur un scooter et qui roulait très doucement et, au moment où Gomol traversait précautionneusement la rue enneigée, le pilote accélérait subitement, se présentait à la hauteur de Gomol qu'il percutait violemment. Sous le choc Gomol s'effondrait de douleur cependant que son agresseur remontait au plus vite sur sa machine et disparaissait aussitôt. Tourmenté par la douleur, c'est avec stupeur que Gomol se réveillait sur un lit d'hôpital.

- Bordel de merde, qu'est-ce que je fais ici, infirmière, s'il vous plaît, infirmière, gueulait Gomol, mais personne ne répondait à son appel. Il lui semblait qu'il n'avait rien de cassé, n'empêche qu'une affreuse douleur lui violentait le crâne.

- Salut Bouche-en-biais, c'est Gros-Dick, le gnome a été foutu par terre mais cette saloperie n'a presque rien, il est à l’hosto, il faudrait finir cette affaire au plus vite, t'as quelqu'un sous la main ?

- Tu fais chier à employer des tocards pour tes boulots, j'ai bien un type mais il est cher !

- Rien à cirer du prix, il faut absolument se débarrasser de ce Gomol, il va foutre son nez partout, il a une réputation de fouineur de merde, n'oublie pas qu'il a fait serrer Gaizite et que depuis cette affaire, Cuartalejo est régulièrement dans mes pattes.

- Ouais et pour Rore t'as quelle option ?

- La même que pour Gomol mais à la différence que cette salope doit morfler grave !J'ai reçu un coup de fil comme quoi la femme de Blitz était au placard, ça craint, lançait Gros-Dick,

- Putain, ça s'enchaîne, gueulait Schrovak, comment Cuartalejo est remonté jusqu'au salon ?

- A tous les coups c'est encore cette raclure de Gomol ! Tu me mets n'importe qui sur ce type mais je veux que ce soir il ait avalé son bulletin de naissance tout comme ce Rore, cette espèce de mec tout bizarre, moitié homme, moitié femme, mais je veux qu'il parle avant, qu'il crache tout ce qu'il sait, ensuite tu lui troues la tête !

L'hôpital était une véritable ruche où s'activaient de toute part le personnel médical et les visiteurs. Malgré sa tenue de croque-mort, Jur ne rencontrait aucune difficulté pour déambuler au sein de l'établissement hospitalier, puis, après quelques renseignements rapides, discrètement il se pointait dans la chambre occupée par Gomol.

- Salut p'tite tête, j'ai appris que t'avais eu un accident, lançait Ruj à Gomol qui assis sur son lit, parcourait tranquillement une revue.

- J'peux savoir qui vous êtes, ce qui vous amène, demandait Gomol ?

- Je viens pour quelques renseignements, vous connaissiez Richard Golitzen, Norma Trosper, un certain Vladimir Jubinocovsk ou encore Schrovak, Blitz ?

- Blitz ça me dit un peu mais je ne vois pas en quoi je peux vous être utile.

- Et Cuartalejo, et Rore ?

- Cuartalejo est une salope de flic qui bouffe à tous les râteliers et qui tape les gonzesses, quant à Rore, ce mec bizarre qui se prend pour une femme, je sais qu'il travaille pour un journal et qu'il enquête sur une histoire de disparition de filles mais je ne vois pas en quoi je peux vous être utile, gueulait Gomol qui commençait à remuer nerveusement sur son lit.

- Golitzen et sa nana ont été repassés, tout comme La Trompette et les jumeaux.,

- Et alors, j'y suis pour rien mais je ne serai pas étonné que cette ordure de Gros Dick soit l'instigateur de tout ce bordel depuis qu'il s'est mis en affaire avec Blitz.

- Et Marcel Bôrevers, ça te parle, demandait Jur au moment où il sortait son calibre qu'il pointait vers Gomol.

- C'est un pauvre détective à la noix qui passe surtout son temps au zinc plutôt qu'au turbin, vaut pas un rond le lascar, t'es venu pour me buter, enculé ?

- Bôrevers est un chique type mais je ne viens pas de sa part, c'est une affaire perso !

Gomol assis sur son lit, avait beau invectiver son agresseur, rien n'y faisait. Il prenait du plomb dans le buffet.

- Espèce de lopette, t'étais obligé d'attendre que j'sois sur mon lit pour me flinguer, lopette de merde!

- Cause toujours p'tite tête, t'es plus dans l'coup!

- Enfoiré, j'te f'rai la peau, jurait Gomol!

- Écrase, c'est de la part de Kathy !

- Kathy ? Mais elle m'a largué il y a dix ans !

Une balle frappait la poitrine de Gomol, une autre lui traversait le haut du crâne tandis qu'une troisième lui perforait le visage et, tout en poussant un dernier râle, Gomol tombait aussitôt de son lit tout en emportant dans sa chute le flingue qu'il avait de planqué sous son traversin. Jur s'éclipsait aussitôt et sans être inquiété, disparaissait dans les couloirs de l'hôpital.

Rore pénétrait dans l'immeuble dont la porte d'entrée était grande ouverte et au moment où il se penchait devant le bloc des boites à lettres, il était interrompu dans sa recherche.

- Vous cherchez qui, madame ?

- Monsieur Skorzenty, Dick Skorzenty, répondait instinctivement Rore.

La concierge qui était en plein ménage de l'entrée, ne pouvait s'empêcher d'interpeller ce visiteur qu'elle ne connaissait pas, elle avait des instructions drastiques de la part des propriétaires à propos des allées et venues et tout démarcheur était refoulé fissa.

- Vous avez rendez-vous, demandait d'un ton sec la bignole ?

- Oui, je suis attendu, je suis journaliste, je viens juste pour prendre quelques notes, répondait Rore à la pibloque tout en lui agitant sa carte de presse sous le nez,

- Monsieur Dick habite au sixième, la porte du fond, mais à peine avait-elle fini sa phrase, que Rore disparaissait dans l'ascenseur.

Au moment où la concierge répandait son seau sur le carrelage, aussitôt Rore réapparaissait, elle attrapait au vol.

- Monsieur Dick n'était pas chez lui, demandait-elle d'un air narquois.

- Je ne comprends pas, répondait Rore, normalement nous devions nous voir, je suppose qu'il a oublié ! Vous avez inondé le couloir, je fais comment avec mes talons ?

- Marchez sur la pointe des pieds, tempêtait la concierge.

- Je risque de glisser, vous avez vu toute cette flotte, mes chaussures sont neuves.

- Vous savez où vous pouvez vous les mettre vos aiguilles, gueulait soudainement la concierge tout en brandissant son balai au devant du visage du visiteur.

Craignant de prendre la serpillière en pleine poire, Rore oubliait aussitôt ses talons aiguilles et traversait promptement le couloir pour se retrouver illico dans la rue, laissant derrière lui la bignole en colère. Il se décidait à rentrer chez lui, l'absence de Skorzenty le turlupinait.

Écroulé dans son canapé, un verre de whisky dans la main gauche, Gros Dick tirait bruyamment sur son havane qui fumait autant que le cratère d'un volcan en éruption tandis qu'il brandissait de sa main droite, une grosse liasse de fafiots.

- Je te félicite mon ami, auprès de cette lopette de Golitzen et de sa nana t'as fait du bon boulot, t'as bien mérité ton oseille mais comment tu t'y es pris, ce Rore était réputé pour être du genre très prudent.

- Je n'y suis pour rien, ce mec était déjà froid, quelqu'un avait déjà fait le boulot, le mec avait une balle en pleine tronche.

- Comment ça, déjà repassé, gueulait Gros-Dick, c'est quoi encore ce bordel, tu veux me faire croire ce Bôrevers est dans mes pattes et qu'il va finir par se pointer ici, mais ce cave il ne connaît pas Gros-Dick, je vais m'en occuper personnellement, t'es vraiment bon à rien.

- Mais patron, il ressemble à quoi ce Bôrevers ?

- A rien, bordel, jamais vu, mais c'est pas un problème, dès qu'il croise mon regard, je le fume !

- Il y avait une carte d'un certain Jur, ça vous dit ? Au fait, Golitzen, il voulait juste vous rencontrer à propos d'une histoire concernant un certain Jubinocovsk.

- Connais pas ce type, répondait Gros-Dick tout en se resservant un verre. Connais pas ce type, c'est quoi tout ce bordel, répondait à nouveau Gros-Dick qui soudainement s'énervait.

- Pendant que j'y pense, patron, il faudrait attraper Gomol et aussi ce Marcel Bôrewers pour mettre fin à tout ce bordel, Cuartalejo se rapproche trop de vous, patron, concluait Bouche-en-biais.

Le téléphone se mettait à sonner, nerveusement Gros-Dick attrapait le combiné.

- Skorzenty à l'appareil, j'écoute.

- Blitz à l'appareil, je viens d'apprendre que Gomol s'est fait transformer en écumoire.

- Bordel, mais qui a flingué ce gnome, hurlait Skorzenty ?

- Il n'y a pas un témoin, ça pue , lançait Blitz !

- Bordel, je vais prendre les choses en main ! Pour la femme, vous faites rien, Bougy et Moustaches ne bougent pas, tout le monde garde son calme, je vais m'occuper personnellement de ce fouille merde de Bôrevers et par la même occasion m'expliquer avec Cuartalejo, bordel, avec toute la fraîche que je lui lâche, cette pourriture me fout des bâtons dans les roues, je m' demande quel est le lien dans cette affaire et ce Bôrevers, c'est qui ?

- Je fais quoi patron, demandait Bouche-en-biais ?

- Ramasse ton oseille mais reste avec moi, je veux que tu sois mon ombre, ce mec j'vais m'le faire au lance-flammes, hurlait Gros-Dick!

La nuit était tombée et, depuis une heure, au volant sa vieille tire, Marcel Bôrevers roulait. Il avait rancard avec Jur mais auparavant il fallait qu'il mette de l'ordre dans tout ce borde et le doute n'était plus permis, il allait flinguer !

 

Chapitre huit.

C'était un type avec une figure en lame de couteau qui portait un complet marron et un feutre noir...(R.C)

Marcel Bôrevers avait horreur de la neige et la conduite par ce temps l’angoissait terriblement mais comme il se devait d'être à l'heure, il oubliait son inquiétude. Depuis qu'il connaissait Jur, il se doutait qu'un truc ne tournait pas rond. Comme à son habitude, Jur devait jouer sur plusieurs tableaux, pensait Marcel mais cette fois ci, il n'était pas question qu'il tombe dans le panneau, la dernière fois qu'il avaient travaillé ensemble, Jur avait tiré les marrons du feu et empoché toute l'oseille tandis que sa pomme n'avait ramassé que quelques faffes.

Au moment où il s'allumait une cigarette, un bruit inhabituel résonnait dans l'habitacle de la guimbarde de Marcel. Intrigué, il ralentissait sérieusement afin d'entendre au ralenti le moteur de sa bagnole et, au moment où sa voiture se mettait à rouler doucement, une odeur de brûlé accompagnée d'une épaisse fumée blanche sortaient de la boite à gants et envahissaient rapidement l'intérieur de la voiture.

- Merde, c'est quoi ce bordel, soupirait Marcel tout en essayant d'ouvrir la boite à gants.

Et, au moment où le rangement s'ouvrait, une explosion se produisait sous son siège et aussitôt Marcel perdait le contrôle de sa tire qui glissait dans le fossé.

- Bordel de merde, gueulait Marcel tout en sortant avec promptitude de sa bagnole qui prenait feu.

Précipitamment il courait de l'autre côté de la route et à l'instant où il plongeait dans le fossé, sa bagnole explosait, s'embrasait entièrement.

- La vache, l'ai échappé de justesse, soupirait Marcel en contemplant sa titine qui cramait.

Il ne lui restait plus qu'à marcher jusqu'à la ville dont il apercevait au loin les lueurs des réverbères. Tandis qu'il s'approchait, il entendait une voiture dans son dos, Marcel se plaçait aussitôt au milieu de la route, forçant le véhicule à stopper et quelques secondes après, le propriétaire de la bagnole se retrouvait abandonné sur la route. Pied au plancher, Marcel rentrait dans la ville et dix minutes plus tard il pénétrait dans un immeuble, sonnait chez Schrovak. Phiphi-la-lochette, garde du coprs de son état, ouvrait et au moment où il découvrait le silhouette de Marcel, sans qu'il ne puisse réagir, il recevait le canon du calibre de Marcel en pleine gueule, l'homme de main s’affaissait, laissant le chemin libre à Marcel qui, toujours le flingue à la main, se présentait devant Schrovak qui, installé dans un fauteuil, surpris, ne tentait aucune résistance.

- Reste assis, p'tite tête, au moindre geste je t'envoie rejoindre tes ancêtres.

- Je peux savoir à qui j'ai affaire, il ne me semble pas vous connaître, vous venez de la part d'un ami ?

- Je m'appelle Marcel et te fatigue pas, p'tite tête, je fais juste un passage pour éclaircir un p'tit point perso, répondait Marcel lorsqu'il s’assoyait en face de Schrovak. Quel lien y a t-il entre toi et Skorzenty, je ne poserai la question qu'une fois !

- Aucun, je ne connais pas ce type, répondait Schrovak.

Schrovak se tordait soudainement de douleur lorsqu'une balle lui perforait le pied gauche.

- Putain, t'es frappé de m'tirer dessus, t'es un vrai dingue, puisque je te le dis, mais au moment où il voulait continuer à parler, Schrovak remarquait que Malcel allait lui tirer à nouveau dessus, il lui faisait signe.

- C'est bon, nous étions en affaires depuis un bout de temps mais j'avais décidé de tout lâcher, j'en pouvais plus de ces histoires de gonzesses, ça devenait trop compliqué, j'ai contacté un certain Rore pour qu'il foute le bordel, de cette façon je me dédouanais.

- Rore n'est plus dans le coup, j'l'ai repassé.

- Bordel, j'y crois pas, ce mec était une crème ! Tu l'as vraiment flingué ?

- Et oui p'tite tête, faut pas me faire chier. J'ai procédé le plus simplement du monde, répondait Marcel. Lorsqu'il est sorti de immeuble de Skorzenty, je l'ai suivi jusque chez lui, j'ai attendu trois, quatre minutes, puis j'ai sonné. Elle est venue m'ouvrir, tout sourire, avec sa bonne odeur de savonnette à la lavande, son corsage bien rempli et sa nouvelle paire de lunettes, ça ne me faisait pas la même impression qu'avec ma Bebette, mais bon, j'me disais qu'avec cette enquiquineuse de première, j'allais pouvoir lui faire chanter un air à ma façon.

- Mais cette fille était un garçon, s'esclaffait Schrovak !

- Figure toi que je le savais, j'avais été rancardé, je savais que ce mec avec une certaine propension pour la coquetterie, qu'il se sapait en fille, qu'il changeait régulièrement de coiffure, de lunettes et qu'il aimait se faire gonfler les nibars et que pour enquêter, il préférait être en fille plutôt qu'en mec. Dès qu'il a ouvert la porte, je lui ai balancé un coup de latte dans les baloches et une fois qu'il était plié, je lui ai mis un pain en pleine tête, il ne me restait plus qu'à l'installer dans un fauteuil.

- Il t'a craché le morceau et tu l'as flingué, comme ça, juste pour rire ?

- Nada, rien à foutre, pourtant il a dégusté, je l'ai réveillé et commencé aussitôt à le cuisiner et dès qu'il a commencé à me baratiner, je lui ai balancé des baffes en pleine gueule et sur la poitrine mais il résistait, ensuite je l'ai prévenu que j'allais le plomber mais il me répondait à chaque fois qu'il n'avait rien, qu'il ne connaissait pas Myriam, qu'il n'avait jamais entendu parlé de Golitzen, qu'il était juste en contact avec toi à propos d'une affaire concernant Skorzenty et d'une histoire intéressant un certain Jubinocovsk.

- Connais pas ce type, répondait Schrovak, tout en faisant la grimasse, putain, j'y crois pas, t'as refroidi ce mec, pour rien !

- Faut pas me faire chier, ce Rore avait déjà recoupé un tas d'indices et il aurait été trop loin dans cette affaire, je me serai retrouvé avec Cuartalejo au cul et entre Blitz , Skorzenty et toi sans compter Jur qui me file le train.

- Putain, c'est qui encore celui-là ?

- Un vieux pote qui va bientôt morfler, mais que deviennent les filles qui sont séquestrées après leur visite au salon ?

- Les filles sont droguées et si les maris ne raquent pas, elles sont expédiées du côté de Komibodom et quand elles ne font plus l'affaire, elles disparaissent dans la nature ; franchement j'en pouvais plus, ça allait trop loin.

- Pourquoi t'as flingué les jumeaux, la Trompette et sa vieille ?

- Gros-Dick ne voulait plus payer, j'étais obligé de liquider tout le monde, la Trompette savait beaucoup trop de choses, en plus il avait été serré une fois par Cuartalejo et il n'était pas question que le flic fasse le rapprochement avec moi. Aujourd'hui je ne veux plus entendre parler de ces dingues et je ne veux plus de leur argent.

- Le problème c'est que t'es plus dans la course et tes potes te lâchent, il semblerait que tu aies tendance à être une balance, lui répondait Marcel.

- Elle est bonne celle-là, je fais le sale boulot, je me fais doubler par ces guignols qui me jettent aux chiens, lançait complètement dépité Schrovak.

Au moment où Schrovak finissait de lancer sa diatribe, Marcel se levait et lui assénait en pleine poire un terrible coup de crosse de son flingue qui l'envoyait aussitôt au sol.

- Un conseil p'tite tête, arrache-toi vite fait de ton trou à rat, ça pue pour ton matricule.

Tandis que Schrovak essayait de retrouver ses esprits, Marcel quittait sans encombre l'appartement, Phiphi-la-lochette allongé dans le couloir était toujours dans les vapes et, à l'instant où Marcel l'enjambait, tout en souriant, il pensait qu'il n'avait pas perdu la main.

Jur sonna, Phiphi-la-lochette à peine remis de ses émotions ouvrait la porte et sans qu'il puisse comprendre ce qui lui arrivait, recevait en pleine tête un terrible coup de crosse qui l'envoyait de nouveau dans le coltard.

- Reste où tu es Schrovak, gueulait Jur, si tu fais le con, je te descends.

- Bordel, criait Schrovak écroulé dans son fauteuil, j'ai déjà tout raconté à l'autre dingue.

- Qui t'a rendu visite ?

- Cette pourriture Marcel, cet enculé m'a pété la tête avant de partir.

- Il voulait quoi ?

- Rien que tu ne saches déjà, je lui ai seulement dit que je raccrochais, que je n'étais plus dans le coup, soupirait Schrovak tout en se tenant la tête.

- T'as bien fait p'tit gars, mais une dernière chose : pourquoi t'as dessoudé Golitzen et Norma Stosper, tu étais un ami ?

- Nous nous connaissions depuis dix piges, nous faisions quelques affaires, rien de plus, Golitzen tenait les comptes de Gros-Dick mais en même temps il avait établi pour son propre compte, une double comptabilité, il connaissait les créanciers et il s'arrangeait pour toucher, Gros-Dick a découvert le pot aux roses mais Golitzen n'avait plus un rond, sa poule lui mangeait tout, je ne voulais pas le buter, je voulais trouver un arrangement mais il me tenait, j'étais sur la liste, je n'ai pas eu le choix, je ne voulais pas, mais je savais que Gros-Dick enquêtait et s'il se rendait compte de l'affaire, j'étais bon.

- Où sont les cahiers du comptable ?

- Les cahiers, pas trouvés, rien à se mettre sous la dent, répondait Schrovak.

- Un certain Jubinocovsk, ça te parle ?

- Je sais que c'est un ami de Golitzen, ils se connaissaient depuis la Russie mais je ne l'ai jamais vu, je ne connais pas ce type et Golitzen n'en parlait jamais, il avait oublié son pays, j'en sais pas plus, fuck you, soupirait Schrovak

Au moment où Schrovak se levait, Jur lui tirait une balle dans la tête, sous le choc Schrovak s'effondrait au pied de son fauteuil. Quelques instants après, Jur fouillait et retournait toutes les pièces de l'appartement à la recherche des cahiers du comptable ou d'un indice qui le rapprocheraient de Gros-Dick mais il ne trouvait rien et, à l'instant où il s’apprêtait à quitter les lieux, il tirait un pruneau en pleine tronche de Phiphi-la-lochette qui, cette fois ci dormirait définitivement.

L'enseigne de La Note Bleue était &ea

A fond les douilles (chapitres corrigés)
A fond les douilles (chapitres corrigés)
A fond les douilles (chapitres corrigés)

Picus Baljan Polar à tous les étages 20 novembre 2013.

Les illustrations de ce blog sont la propriété de Mysteriousman.

Tous droits réservés Russie et Chine compris.

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 17:35

Salut les amis.

Grâce à l'aide de mon amie Mumu, j'ai effectué quelques corrections sur l'histoire en cours et dans quelques jours la fameuse histoire sera de nouveau en ligne. Attention, la suite déchire grave, il y a du sang, du sexe, de la drogue et aussi de l'humour. J'espère que cette histoire va bien vous plaire et que dans les semaines à venir je vais pouvoir vous proposer une autre nouvelle encore plus sanglante, plus noire et bien plus sexuelle.

Je vous aime...

Il ramassa le portefeuille à ses pieds, farfouilla dedans avec deux doigts épatés, la langue pointant entre ses lèvres épaisses

R Chandler...Un tueur sous la pluie.

 

Polar en novembre...
Polar en novembre...
Polar en novembre...

Ces quelques clichés représentatifs de mes histoires sont le reflet imaginaire de l'artiste [le R] vis-à-vis de mon écriture. Toutes ces illustrations sont originales, elles parsèment les aventures et mésaventures de mes personnages. Tous les personnages de mes histoires sont fictifs et s'il existe une ressemblance avec une personne de votre entourage, franchement cette ressemblance est uniquement due au hasard et je n'y peux rien!

Au dessus de son sein gauche, s'étalait une plaie de la largeur d'une pomme en creux de laquelle luisait un caillot sanglant.

R Chandler...Un tueur sous la pluie.P

Polar en novembre...
Polar en novembre...
Polar en novembre...

Picus Baljan Polar à tous les étages 13 novembre 2013.

Polar en novembre...

Tous droits réservés Russie et Chine compris.

Tous les clichés sont la propriété de Picus Baljan.

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 16:09

Salut les aminches.

Les actualités sont plutôt calmes.Franckie-les-grosses-moustaches va bien et normalement il devrait me rendre visite courant décembre.Bouge-le-routier est toujours vivant mais j'ai du mal à le joindre, comme il tient toujours le cerceau ce n'est pas évident de l'avoir au bout du fil. De son côté le Reskator [toujours en concert nulle part] semble aller bien mais il ne me téléphone pas, peut-être a-t'il beaucoup d'occupations et bien autre chose à penser qu'à un vieux pote. Gothik est en forme, il bouge tout le temps, il est débordé par le travail et ses multiples occupations, nous nous voyons guère mais cette lacune devrait être réparée courant décembre.

Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013

J'ai eu des nouvelles de Vince-le-Pingouin, il est en forme le garçon et le dernier week de novembre pour son anniversaire il organise une grosse nouba chez lui, tous ses potes de l'Apo sont conviés à cette bombe, alcool, bouffe et sexe sont au programme de cette journée et soirée. Ca va chauffer grave du c^té de Cheviret.

Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013

En ce mois de novembre je fais un an de plus. A cette occasion j'attends cette vieille branche d'O'Brien, mon frangin et quelques amis pour faire une petite fiesta. Les photos dans le prochain article.

Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013

En attendant vous avez découvert quelques clichés récents réalisés par ma belle personne. d'autres à suivre prochainement. La Loire en ce moment est très belle ainsi que la lumière.

Ci-joint des illustrations inéditer [Le R] qui illustreront mon prochain ouvrage.

Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013
Septembre, octobre et novembre 2013

Picus Baljan Apostrophe'café livenews 13 novembre 2013

 

Septembre, octobre et novembre 2013

Tous droits réservés Russie et Chine compris.

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